Une affaire de poisson
- Marion Deygas
- 30 sept. 2021
- 2 min de lecture
La pêche reste source de tension entre Paris et Londres. Les licences accordées aux bateaux français laissent pantois. Les chiffres sont en dessous des espérances et ne font que souffler sur les braises des relations franco-britannique.

Une flotte de chalutier dans le port de Newlyn; Hugh Hastings
Mardi 28 septembre, le Royaume-Uni a annoncé avoir donné 12 licences aux bateaux de pêche de moins de 12 mètres, sur les 47 réclamées. Jersey a refusé une soixantaine de licences aux pêcheurs français, fermant en partie les six-douze-miles nautiques, soit les eaux territoriales britanniques. Paris à fait part de son mécontentement. Clément Beaune, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, a annoncé sur RTL “s’ils ne respectent pas la partie sur la pêche, on peut prendre des mesures et nous n’hésiterons pas à le faire, collectivement, dans l’UE”. L’un des porte-parole du 10 Downing Street assure que “Notre approche a été raisonnable et totalement en ligne avec nos engagements dans le cadre de l’accord commercial avec l’UE”. L’accord post-brexit prévoit que les pêcheurs français puissent exercer leur métier en eau britannique. A condition de prouver qu’ils ont pêché par le passé dans ces mêmes eaux. La difficulté pour les petits bateaux, sans système de gps obligatoires, était remontée aux oreilles de l’UE. Pierre Karleskind, eurodéputé, président de la commission pêche au Parlement européen explique “On a fait remonter des données de géolocalisation grâce aux téléphones des pêcheurs”.

Carte des zones de pêche du Royaume-Uni et de la Communauté Européenne. Crédit Photo : Agence Bretagne Presse
Encore une nouvelle friction…
Le Royaume-Uni n’en n'est pas à son premier coup d’essai pour détériorer les relations avec l’UE. L’année dernière, Boris Johnson avait annoncé un accord commercial remettant en cause les clauses économiques du divorce européen. Londres reprochait déjà au Ministère de l'Intérieur sa politique migratoire. Pour l’outre manche, trop de migrants arrivaient sur ses terres. L’affaire des sous-marins australiens a aussi entaché les relations diplomatiques. La rupture du contrat entre la France et l’Australie était suivie par la création de l’AUKUS, un traité économique entre Londres, Canberra et Washington. Cependant, la Commission Européenne ne partage pas la colère des français. Le sujet nord-irlandais est au centre des discussions entre l’UE et le Royaume-Uni. Emmanuel ne s’est pas encore prononcé, mais il sait que le sujet est sensible. En mai, Londres avait envoyé deux patrouilleurs à l’encontre d’une flotte de pêcheurs normands et bretons, massée devant le port de Saint Hélier, sur l’île Jersey.
Samuel LEROSIER
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