PRÉSIDENTIELLES : EMMANUEL MACRON, UN PRESIDENT A LA CAMPAGNE ET EN CAMPAGNE
- Elise Graille
- 24 janv. 2022
- 2 min de lecture
A moins de trois mois du 1er tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron se rend en Creuse et en Haute-Vienne - un déplacement au cœur d’une stratégie rondement menée mais qui ne fait pas l’unanimité.

Emmanuel Macron prend un bain de foule dans la Creuse,
France 3
Pour la première fois, le Président de la République française s’invite dans les campagnes de la Creuse, ce lundi 24 janvier. Demain, il se rend dans la Haute-Vienne. Accompagné de cinq de ses ministres dont Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Olivier Véran, le ministre des Solidarités et de la Santé, Jacqueline Gourault, la ministre de la Cohésion territoires, Amélie de Montchalin, la ministre de la Transformation ou encore Joël Giraud, le Secrétaire Secrétaire d’Etat chargé de la Ruralité. Le Président effectue son premier long déplacement de 2022.
Un choix stratégique et mûrement réfléchi, comme l’explique Cyril Victor, le président des Républicains de la Creuse, “Moi je vois dans cette visite une forme d’inquiétude de la Macronie de se retrouver dans une posture parisienne, loin de la vie dans les départements ruraux”. Une tactique pour se rapprocher des ruraux qui dissimule une volonté de prendre le dessus sur ses adversaires dans la course à la présidentielle. “C’est notre candidate Valérie Pécresse qui est ancrée dans le territoire comme elle l’a très bien montré lors de son émission spéciale (sur BFM) depuis Uzerche en Corrèze”, poursuit Cyril Victor. Le Président tente ainsi de s’imposer dans les territoires ruraux.

Emmanuel Macron lors de sa visite dans la Creuse, le 24 janvier 2022.
Le Monde
Une campagne électorale dissimulée
“J’annoncerai ma décision en temps voulu. Je vais continuer à me battre jusqu'au bout. On a encore beaucoup de choses à faire. (...) Donc réponse au prochain épisode", a répondu le chef de l'État. L’opposition n’est pas dupe. Cette dernière attend la visite d’un candidat et non d’un président. Après l’Allier et le Cher à la mi-décembre, Emmanuel Macron ”s’offre une tournée des régions”, comme l’explique France Bleu Creuse.
“Le Président de la République a bien le droit de se déplacer en France mais personne n’est dupe”, a déclaré Guillaume Guérin, le président des LR de Haute-Vienne et le représentant de Valérie Pécresse. Loin d’être naïfs, les détracteurs du chef d’Etat sont nombreux à réagir à ce déplacement. "Les Français ne sont pas dupes, tout le monde a compris qu'il était candidat, il faut clarifier les choses et ne pas faire sa campagne aux frais des contribuables", explique Cyril Victor. Le chef de file du parti socialiste creusois, Yves Giron, résume : "C'est bien qu'un chef de l'Etat s'intéresse aux territoires et vienne. Malheureusement, là il ne s'agit pas du président qui va au-devant des Français, mais plutôt du candidat.". Des réactions tranchantes qui font écho aux reproches vis-à-vis du “président-candidat” accusé de faire campagne aux “frais du contribuable” comme l’avait déclaré Valérie Pécresse.
Marion Deygas
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