Les Suisses ont dit oui au drapeau arc-en-ciel.

La Suisse rejoint 28 pays à travers le monde. En fin de semaine dernière, le oui l’emporte au référendum pour l’extension du mariage aux couples de même genre. Après 20 ans de lutte, la communauté LGBTQIA+* helvétique peut se réjouir de cette avancée.

Carte représentant les pays ayant accordé le mariage et l’union civile. Par @lecoindeslgbt sur Instagram.

Dimanche 26 septembre, les électeurs suisses ont été appelés aux urnes. Pour l’extension du mariage aux couples de même genre et l'adoption d’enfants sans lien de parenté ainsi que la procréation médicale assistée pour les couples lesbiens, 64% des votant ont dit oui. « Aujourd’hui, c’est le reflet du changement de mentalité qu’il y a eu ces vingt dernières années, c’est vraiment le reflet de cette très large et très importante acceptation des personnes LGBT dans la société », s’est félicitée Olga Baranova, porte parole du “oui” dans leur quartier général à Berne. Un sentiment de soulagement parcourt tous les membres de la communauté. En 1998, une première réforme parlementaire visant à adopter le mariage pour tous était proposée. Après 23 ans de débat et d’incertitude, la réforme d’abord présentée par la députée écologiste Ruth Genner entre les lois suisses.

Une féroce campagne publicitaire

Malgré une campagne choquante du camp du “non”, une campagne poussant à la peur, 1 million des 1,8 millions d’électeurs n’ont pas cédé. Ce qui pourrait être comparé à La Manif Pour Tous en Suisse avait publié des affiches choc. Des messages tels que “Des bébés sur commande ?” ou “le mariage pour tous tue le père” sont visibles dans les rues Suisses. Certaines ont choqué les écoles, poussant ces dernières à les recouvrir. Le canton du Valois en compte une, une affiche d’un père à la tête de zombie a été recouverte par les professeurs.

Bandeau visible sur le site de Non Mariage Pour Tous, repris en affiche.

Un oui retentissant

Le oui ne représente pas seulement un pas en avant pour le mariage mais aussi pour la PMA. En l’adoptant, la Suisse rentre dans le cercle des pays l’ayant adopté. A cela s’ajoute l’adoption sans lien biologique pour les couples de même genre. L’importance de cette nouvelle amène le pays voisin du Liechtenstein à réfléchir sur le sujet. Un large débat public est souhaité par le Parlement du pays. Cette nouvelle pourrait aussi pousser d’autres pays à réfléchir sur le sujet. Le oui entre dans un contexte favorable aux communautés LGBTQIA+. Les régions polonaises, sous pression de l’Union Européenne, retirent peu à peu leurs zones sans-LGBT. Le 5 octobre, l’Assemblée Nationale étudiera la proposition de loi visant à interdire les thérapies de conversion. Après des agressions à l’encontre de la communauté, ces différentes nouvelles laissent présager des avancées pour les LGBTQIA+ du monde entier.

Samuel LEROSIER