LA CHRONOLOGIE DES MEDIAS, QU'EST CE QUE C'EST ?

Un nouvel accord sur la chronologie des médias sera mis en place en France en 2022. Il devrait être très éloigné du précédent appliqué depuis 2018. Cette règle relative à la diffusion est au cœur de nombreux débats dans le pays, mais en quoi consiste-t-elle ?

Les services de SVOD sont les principaux acteurs de la nouvelle chronologie des médias,

Numerama

“Vingt-huit professionnels du cinéma doivent signer ce lundi au Ministère de la Culture une cinquième version de la chronologie des médias, qui encadre pour trois ans les exclusivités des films selon les supports”, explique L’Opinion dimanche 23 janvier. La nouvelle chronologie des médias doit entrer en vigueur le 10 février prochain.

Destinée à définir l’ordre et les délais d'exploitation d’une œuvre cinématographique, la chronologie des médias permet de protéger l’exploitation des films en salle par la mise en place d’un délai à partir duquel ces films peuvent être exploités par d’autres moyens (DVD, streaming…). Elle est fixée d’un commun accord entre les diffuseurs et les titulaires des droits de l’œuvre cinématographique concernée.

L’apparition des grandes plateformes de SVOD (streaming) telles que Netflix, Disney + ou encore Salto, a bousculé les codes des droits d’exploitation. La chronologie des médias a perdu de son sens.

Canal + et Netflix, les vainqueurs de la course aux droits de diffusion

L’Opinion a révélé la nouvelle chronologie des médias qui devrait être signée ce lundi 24 janvier. L'Opinion

Canal + est le grand gagnant de cette nouvelle chronologie. Le groupe a le droit de diffuser des films sur ses chaînes privées seulement six mois après leur sortie en salle. Dans cet accord, il s’est également engagé à investir 200 millions d’euros par an dans le cinéma français.

De son côté, Netflix gagne du terrain. « Cet accord est une première étape significative de modernisation de la chronologie des médias. Il reflète notre approche constructive tout au long du processus de négociation et notre engagement à contribuer au cinéma français », se félicite un porte-parole de Netflix. Il ne faudra que 15 mois à la plateforme pour pouvoir diffuser légalement les films contre 36 mois aujourd’hui. En contrepartie, le géant américain a accepté de financer une partie du cinéma français. Netflix devra produire de « petits films » aux budgets allant de 3 à 4 millions d’euros. Cet accord lui permet de bénéficier d’une longueur d’avance face à ses adversaires.

Disney et les chaînes de télévision sont les grands perdants de cette nouvelle chronologie des médias. Ils devront attendre deux mois supplémentaires avant de disposer des droits de diffusion. N’étant pas satisfaits, les deux sociétés ne voudraient pas signer le nouvel accord.

Marion Deygas